Etc.

#MADMAT : Pierre, Mascu de gauche [Transcript]

* UN OU PLUSIEURS PRENOMS ONT ETE CHANGÉS.

Bonjour, et bienvenue dans un nouvel épisode de MAD MAT, le podcast où, par passion pour la réthorique, et pour l’amour de l’insolence, je décortique la haine bête et méchante que je reçois sur les réseaux pour en faire des confettis féministes ! 

Attention, ce podcast peut heurter la sensibilité des misogynes, des masculinistes et de toutes autres personnes qui attendent des femmes qu’elles se la ferment.

Je vais pas y aller par 4 chemin, je vous le dis : le fléau de la gauche : c’est les hommes.
Les gars, ils pensent qu’ils sont Harry Potter, et que leur auto-proclamation d’être de gauche sont des incantations magiques qui les absolvent alors immédiatement de tout péché patriarcal. Sauf qu’on est pas dans Harry Potter, les mecs ! Tout au plus, on est dans Astérix, et vous, vous êtes Obelix, tombé dans la marmite du sexisme étant petit. Vous en êtes enduits jusqu’à la gueule, rendez-vous compte ! Et de la même manière que « oui oui, bah, je vais le faire » ne fait pas sortir le linge tout seul de la machine, « oui oui, bah, je suis de gauche » ne fait pas de toi un mec décrouté miraculeusement de son affection de longue durée inoculée des son plus jeune âge : j’ai nommé la seule, la vraie, l’unique, la potente, la venimeuse : la MISOGYNIE.

Mais pourquoi je parle spécifiquement du mascu de gauche, que je dissocie donc, de fait, du mascu de droite ? Mais parce que le mascu de droite, on peut compter sur lui pour sortir du bois dans les 3 premières secondes. Le mascu de droite, lui, il a au moins le mérite d’être honnête. D’être franc du collier sur son masculinisme. Il l’annonce, il l’assume. Et même si c’est pour une danse macabre, tu sais sur quel pied danser en tant que féministe avec le mascu de droite ! Le mascu de droite est PAS là, dans le déni, mais quand en train de soutenir mordicus qu’il est éveillé. Il est PAS passif-agressif en tentant quand même de te faire croire par tous les subterfuges au cul de la mauvaise fois que l’agressive c’est toi. Il est PAS intellectuellement malhonnête a instrumentaliser tout un vocabulaire militant de gauche pour finalement le retourner contre toi au lieu de s’en servir ensemble dans la lutte. Le mascu de droite, il est de très bonne foi quand il te dit que ta place c’est à la cuisine. Le mec il y croit, et il te le dit comme il le pense !

Le mascu de gauche, lui, il PENSE qu’il est de gauche, donc il te débite ce qu’il croit être le discours d’un mec de gauche quant aux femmes et au féminisme. Le plus important pour le mascu de gauche, c’est surtout que tu crois que c’est PAS un mascu de gauche. Parce que le mascu de gauche, c’est le mascu qui ne s’assume pas. Qui sait au fond de lui que le masculinisme c’est de droite, mais flemme ! Ah flemme de faire les efforts concret pour pas être mascu, et donc pas être de droite, alors qu’il suffit, il SUFFIT simplement de proclamer qu’on est de gauche pour être considérer comme un mec de gauche dis donc ! Si ça c’est pas merveilleux ! Et donc, forcément, bah s’il est de gauche, bah il est pas sexiste hein, il est de gauche !
Sauf qu’en la gauche les gars, c’est comme le féminisme. C’est une pratique. Ce sont des ACTES de gauche. Le baratin magique, c’est terminé. Vous avez toujours pas compris depuis #metoo, donc on va répéter : c’est terminé.

Aussi, un truc commun à tous les mascus de droite comme de gauche, hélas je crois aussi commun à tous les hommes ( #allmen) : ils semblent tous croire que les femmes sont vierges de toute interaction avec un homme avant qu’eux-même interagissent avec elle. De fait ils semblent mais – persuadés ! – qu’ils peuvent l’embouser – français de bullshiter – et qu’elle bouffera leur merde gaiement sans se rendre contre que derrière le petit goût fraise artificiel là, se cache en fait un énorme étron. D’aucun pensent aussi que « ok peut-être qu’elle en a vu d’autre, mais elle est bien trop conne pour en avoir tiré des conclusions ».
Parce que OUI ! Incroyable ! Attention, j’espère que vous êtes assis·e·s. Cette révélation va vous surprendre comme jamais ! : Les mascus, et c’est aussi à ça qu’on les reconnaît, prennent les femmes pour des connes.

Et c’est là qu’on y arrive…

Hélas, dans la catégorie des mascus du gauche qui ont pas compris que leur misogynie se voyait comme le nez au milieu de la figure, y’a Pierre. Je vous présente Pierre : Pierre est un saxophoniste de jazz, qui vient de sortir un disque, tout fraîchement chroniqué dans Jazz Magazine, disque enregistré, et joué en tournée, par une équipe de musicien en non mixité masculine stricte.

Et Pierre, figurez-vous, que je connais de nom de par mes vieux rogatons dans le jazz, vient apparaître avant-hier sur une de mes notifications ! Je vois : « Pierre a réagit à votre vidéa ». Je suis étonnée, j’ai pas fait de jazz depuis des années… je vais voir. Et je constate, surprise, que Pierre a posé un smiley hilare sur une vidéa où je témoigne du cyberharcèlement que je reçois.
Or, je sais pourtant via Facebook que Pierre joue pourtant avec Anthony, dont je croyais qu’il était plutôt un allié.
Indignée, et parce que le temps de la patience et de la silenciation des femmes est révolu quant aux méfaits misogynes publics des hommes, soient-ils ordinaires comme ici ou terribles, soient-ils frontaux ou comme dans le cas présent passifs-agressifs, je décide de témoigner de cette réaction misogyne de Pierre via une capture d’écran dans une publication sur mon Facebook privé, en taguant également Anthony.

Entre temps, je m’en vais à la réunion du collectif feministe argentonnais Les Collectives, et quand j’en sors deux heures et demi plus tard, évidemment…ÉVIDEMMENT. Évidemment que je n’ai PAS un message d’Anthony qui, en tant qu’allié, me dirait « Ça je lui ressemble pas mais vraiment c’est inadmissible, compte sur moi, je vais lui en parler, t’inquiètes ». Évidemment que je n’ai PAS un message d’excuse de Pierre qui me dit « mon doigt a glissé, vraiment ce n’est pas la réaction que je voulais poser sur ce contenu où tu montres ce que tu subis de violence ». 

Non non non non non. Comme la surprise n’est pas au rendez vous, mais que le masculinisme est lui toujours ponctuel, j’ai un message privé d’Anthony, mais surtout une loooooongue tirade verbeuse de Pierre en commentaire. Et alors au bingo du mascu de gauche, le Pierre, il affiche complet ! Ah, je vous jure ! Ah non mais level olympique, j’ai jamais vu ça de si près, chuis éblouie. Carton plein, quoi.

Et on commence évidemment par un gaslighting de champion.

Pour celleux qui ne sauraient pas, le gaslighting, c’est une technique de manipulation victime-blâmante et de détournement cognitif qui vise, par la mauvaise foi et/ou le mensonge, à faire douter la victime des faits et de la réalité, pour finalement réussir à inverser les responsabilités et que le coupable s’en tire indemne, voire avec les honneurs.

En l’occurrence, Pierre commence son commentaire par :

Ah bah premier mensonge d’une part, hein, le mec à pas du tout été bref. La version brève, au passage honnête, aurait été « oui, effectivement, je suis mascu, et ta souffrance de femme cyber-harcelée, ça m’a fait rire ». De deux, on va rappeler la définition rapidement de « calomnie » : la calomnie est c’est une accusation fausse, un mensonge qui attaque la réputation.

Et là dessus les ami·e·s, vous laissez jamais faire : une capture d’écran d’une réaction effectivement laissée publiquement sur un contenu, n’est donc pas une accusation fausse, ce n’est pas un mensonge, ce n’est pas de la calomnie, ce n’est pas de la diffamation, c’est une PREUVE, ça s’appelle. D’ailleurs définition de preuve : ce qui tend à établir la vérité d’un fait.

En l’occurrence, l’action délibérée d’apposer un smiley hilare indique qu’on trouve, pour une raison ou pour une autre, un contenu drôle. La capture d’écran de cette réaction prouve ce fait. Si on trouve pas ça drôle, il suffit simplement de ne PAS réagir à la publication avec un smiley hilare. C’est à la portée de tout le monde de ne pas le faire. De même, si on ne veut pas que notre réaction soit publique, et donc engager notre réputation, il suffit de ne PAS réagir publiquement à un contenu. Ça aussi c’est à la portée de tout le monde.

Et à toutes fins utiles, pour contextualiser quand même, je tiens à préciser que la vidéa dont elle s’agit est une vidéa où je ne parle pas. Elle s’agit d’une vidéa de moi, assise silencieuse dans une cage d’escalier, et sur laquelle défilent à l’écran plus d’une centaine de message haineux à mon endroit, allant de la cruauté grossophobe à l’incitation au suicide, quand-même. La vidéa se termine même par une menace de mort en image, où un homme musclé quasi nu se laisse tomber d’un côté d’une corde où, à l’autre bout, je me retrouve pendue, portant un t-shirt aux couleurs du drapeau trans.
C’est une image qui a été publiée sur un groupe dédié à me haïr juste après que je me sois ouverte publiquement sur mes réseaux sur ma dysphorie de genre.

Je précise, qu’avant de répondre sur le sujet de cette vidéa, Pierre a quand même pris le temps d’écrire dans son commentaire :

Cette entourloupe réthorique, je l’appelle la « diversion » par le hors sujet. Elle est très commune chez les mascus. Et pourquoi hors sujet ? Et bien parce que dans ma publication où je dénonce son comportement misogyne passif-agressif, je dis :

Alors certes, le langage est fleuri, il peut vexer, j’en conviens. Mais je ne tire de conclusion que de ce que j’ai vu factuellement : une réaction hilare à un contenu qui fait défiler plus d’une centaine de messages haineux à mon endroit. Tels sont les faits, telle est la « réalité » que Pierre mentionne pourtant dans la première phrase de son commentaire comme étant nécessaire à rétablir, alors qu’elle n’a jamais été faussée. Le gaslighting est donc ici subtil, maîtrisé d’une main de maître, mais pourtant, à l’instar de « sous les pavés, la plage » : « sous l’arôme artificiel, l’odeur de l’etron ». Et hélas pour Pierre, j’ai le nez fin.

Mais sûrement que tout s’explique en lisant la suite du commentaire de Pierre, puisqu’on y lit :

Franchement, Le mec aurait du s’arrêter là, en fait.
« Pardon Mathilde, je n’avais pas vraiment regardé, je n’avais pas vu la violence ni les horreurs que tu subis, désolée de ma réaction hâtive, soutien. » quelque chose comme ça…
D’ailleurs on pourrait croire que c’est vers ça que tends le commentaire de Pierre si on lit la suite : 

Mais évidemment PLOT TWIST qui n’en est pas un parce que vous l’avez TOUSTES vu venir, Pierre enchaine avec :

Mais le syndrome d’Harry Potter est puissant ! Le mec il tient à sa calomnie magique, en fait ! Et alors, cette bonne vielle « diversion par le hors sujet », elle nous avait vachement manqué depuis le paragraphe précédent !

Mais surtout, vous savez ce qu’il fait le Pierre là ? Pierre il fait du victim blaming. Du blâme de la victime.

Petit rappel flash : Le cyberharcèlement est caractérisé par la loi comme : « Des propos ou comportements répétés, ayant pour objet ou pour effet, une dégradation des conditions de vie de la victime, se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale ; et où l’infraction est également constituée lorsque ces propos ou comportements sont imposés à une même victime, successivement, par plusieurs personnes qui, même en l’absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition. »

Et le Pierre là, il nous dit que s’il a participé au cyberharcèlement qui m’accable, en réagissant de son petit smiley passif-agressif à une vidéo de cent et plus messages de violence à mon endroit (et donc bien au courant qu’il ajoute sa pierre à l’édifice), c’est pourquoi ? Bah c’est parce que c’est de ma faute ! C’est parce que j’ai un discours ! J’ai un discours idéologique, chuis conne moi aussi… Et puis alors bah j’ai des positions politique, alors bon, j’ai qu’à me la fermer si je veux pas recevoir de violence ni d’agressivité, hein ? Qu’elle soit active, ou passive comme là, si je me la fermais j’en serais pas rendue là, hein, c’est sur ! Qu’est ce qu’il me prend de l’ouvrir sur le cyberharcèlement que je subis, moi, aussi !? Et puis sur la violence systémique, la misogynie d’état, le patriarcat, le classisme, le capitalisme, la suprématie blanche, le validisme, la grossophobie, l’emprisonnement social des femmes par leur précarisation, mais qu’est ce que je vais ouvrir ma gueule là-dessus aussi, moi, hein ? 

Sérieux… le Pierre qui justifie sa micro agression, son petit acte bas de misogynie ordinaire passif-agressif par mon prétendu discours. Quel discours, Pierre ? La vidéa est silencieuse. Je n’y déploie aucun argument, je n’y verbalise aucune idéologie à laquelle j’adhèrerais, ni aucune prise de position politique ! Je suis posée dans un escalier, sans broncher, derrière 150 capture d’écran de violence numérique. Quel discours ? Le discours de nanar radicale que je tiens à longueur de temps dans mes autres vidéas et qui me vaut d’avoir 3600 fachos au cul ? Quel discours ? Le discours anticapitaliste, anticolonialiste et féministe qui me vaut d’être cyberharcèlee depuis plus d’un an et demi maintenant ? Quel discours ? Vraiment ?

Mais bon, peut être que le mystère sera élucidé dans la suite de son commentaire. ? Lisons ensemble : 

Moi je vous le dis, hein, déjà les mecs prétendument de gauche mais qui parlent de néofeministes, alors que c’est un terme directement sorti du fion de l’extrême droite, chez moi, c’est catalogué direct. Pour moi, c’est direct comme dans le petit chaperon rouge : t’as beau d’être dans le pieu de ma grand mère, avec le bonnet de ma grand mère, avec la chemise de nuit de ma grand mère, tu n’es pas ma grand mère. T’es le loup qui veut me becter et la réponse est : non merci.

Sans compter que Pierre fait un truc qui m’agace, mais alors qui m’agace ! Le mec, il a décidé d’instrumentaliser tout le vocabulaires des luttes de gauche, non pas pour le bénéfice qu’une possible convergence non classiste, véritablement matérialiste, anti-système, anti-capitaliste, anti-patriarcat, non non non NON. Pierre fait ce que font tous les mascus de gauche : trahir la lutte et ses mots, pour, par tous les moyens, les instrumentaliser uniquement dans le but de taper librement et sans trop que ça se voit sur les femmes et les féministes, et ce en se donnant toutes les bonnes raisons de le faire, caché sous de la justification politique de comptoir.

Mais mon petit Pierre, l’idéologie politique qui justifie la vilification active des femmes, surtout des féministes, et ce par tous les moyens… cherche pas loin comme ça ! Range ton dico ! Tata Matou elle va te dire comment ça s’appelle, parce que vraiment ça va pas chercher si loin. Ça s’appelle tout simplement : le patriarcat ! Et ce con là, il marche main dans la main avec le capitalisme. Donc ta petite prestidigitation pseudo-marxiste, tu te la gardes.

Ceci étant dit, ce qui me scie quand même le plus, c’est que Pierre ne se rend même pas compte, la tête dans son guidon de mauvaise foi, bien assis sur sa selle de sexisme, que « les femmes » définit bien une classe sociale ; opprimée en l’occurrence par la classe sociale « les hommes ». De même que « les personnes racisées » qu’il mentionne sont une classe sociale discriminées par la classe sociale « les personnes blanches ». Pierre ne se rend même pas compte que les grandes oubliées de la classe ouvrière, qu’il instrumentalise pourtant avec tellement de brio pour justifier de sa misogynie, sont justement les femmes, qui subissent – A MINIMA – ET classisme ET sexisme, en plus d’être asservie systémiquement à un travail gratuit que même Marx a oublié de considérer.

Mais Pierre est trop occupé.
Pierre est trop occupé à tenter de se faire jouir à m’humilier, sans considération aucune, malgré ce qu’il prétend, pour les toys qu’il s’est choisi pour tenter de faire aboutir cette branlette des enfers. En l’occurrence, les toys, c’est les luttes et les mots de la luttes, ainsi galvaudés juste pour que Pierre puisse gicler son petit sentiment de supériorité masculiniste.

Et alors, quant à l’appellation « petite bourgeoise », je tiens à rappeler quand même une chose : si le bourgeois appartient à la bourgeoisie, la bourgeoise elle, appartient au bourgeois. Longtemps, le bourgeois l’aura d’ailleurs achetée par le mariage ! Longtemps les femmes bourgeoises auront été vendue par leur père au plus offrant, la seule utilité de la bourgeoise pour le bourgeois étant d’être – et ça, ça va faire plaisir à Pierre le marxiste en carton – un outil de production, acheté par le bourgeois pour lui fabriquer gratuitement sans broncher une descendance. Consentement ? Zéro. Viol conjugal ? A vie. Et tant pis si t’es lesbienne ! Et quelle belle prison bien ficelée, puisque historiquement, la bourgeoise subit l’injonction, la condamnation même, à l’oisiveté, l’assurance pour le bourgeois de la maintenir à sa botte. L’assurance d’aucune indépendance financière de sa part, puisque la poursuite d’un métier fut pendant des siècles interdite à la femme bourgeoise. Aucune fuite possible. La bourgeoise est un objet, un outil de production charnel, qui appartient au bourgeois, et apparemment, faudrait pas qu’elle l’oublie.

J’en profite pour rappeler au passage que l’échelle de la patriarcaptivité est telle que plus la cage est dorée, plus tu es prisonnière, car la cage t’aveugle.

 D’ailleurs, au sujet de la patriarcaptivité, Pierre nous dit dans la suite de son intervention : 

Outre le fait que Pierre est encore une fois totalement hors sujet, hein, il est abonné, et persiste à essayer de justifier de sa misogynie, et d’une avec des arguments à côté de la plaque, et de deux en me faisant payer pour des événements dont je n’ai jamais parlé, dans aucun contenu que ce soit, ni dans lesquels je n’ai jamais pris ni part, ni sur lesquels j’aurais eu un quelconque pouvoir décisionnaire, regardez bien, en dessous de tout ça, ce que Pierre fait.
C’est très subtil mais c’est bien là, en colonne vertébrale de son discours, et c’est commun à tous les masculinistes.

Pierre trie les femmes.

Pierre se positionne en décideur, au dessus des femmes elles-même, et se permet alors sans sourciller de désigner d’un côté les méritantes, selon ses critères, méritantes qu’il protègera, et de l’autre les hérétiques, toujours selon ses critères, qu’il se permettra alors d’attaquer, comme il l’a fait avec moi.
Ainsi, de la même manière que le mascu de droite ne respecte que les femmes qui le font, physiquement comme métaphoriquement, bander à grand renfort de gages de patriarcaptivité et de soumission, le mascu de gauche ne respecte que les femmes qui le font, physiquement comme métaphoriquement, bander à grand renfort de « ah non mais ça va, elle, elle je suis d’accord avec elle, donc elle accède à ma grande estime, la chanceuse ».

Rappel : si tu t’autorises à être misogyne envers un groupe ciblé de femme, tu ES misogyne.
Il n’y a pas de misogynie éthique.
Il n’y a pas de misogynie justifiée.
Trouver de bonnes raisons à la misogynie, c’est littéralement du sexisme.

Voyez d’ailleurs comme Pierre oppose et hiérarchise des femmes entre elles – une mécanique profondément sexiste et patriarcale – des femmes de gauche et féministe d’un côté, face à deux femmes qui ont pourtant fait les preuves de leur patriarcaptivité malgré leur persistance à se revendiquer du féminisme, tout ça pour les instrumentaliser à son bénéfice misogyne au p’tit Pierrot ! Et il nous fait tout ça de manière fallacieuse en associant patriarcaptives à féminisme, comme si Monseigneur était une autorité en la matière: ce qu’il ne peut pas être ! Pierre est un homme ! Un homme ne peut pas être une autorité quant à la lutte des femmes contre la classe qui les opprime, c’est à dire la classe des hommes. Pierre ne semble pas avoir très bien compris qu’il ne peut pas être juge et parti, et qu’on ne peut pas non plus se revendiquer de la gauche tout en pratiquant la malhonnêteté intellectuelle.

Voyez aussi comme Pierre cible les femmes à la Patriarcaptivité évidente, c’est à dire le résultat pourtant logique hélas du conditionnement des femmes par le patriarcat. Parce que oui : le résultat attendu et escompté dans la société patriarcale est la patriarcaptivité des femmes, et le système déploie même d’ailleurs des mécaniques écrasante, millénaires, pour arriver à ce résultat. Mais est-ce que Pierre tape sur les cause de la patriarcaptivité ?  Bah non ! Pierre, il fait le choix misogyne de tapper sur les VICTIMES du système : c’est à dire les femmes !

Voyez comme les hommes comme Pierre jouissent de la patriarcaptivité des femmes. Ils les utilisent, sans vergogne, comme faire valoir, comme caution, comme argument, ou, comme ici, comme justification pour donner libre court à sa misogynie, au lieu de les aider, ces femmes patriarcaptives, au lieu de les outiller pour permettre leur libération et émancipation.

Et dites vous que le Pierre, qui pourtant en y allant de sa petite misogynie ordinaire fait quand même perdurer un système réactionnaire au possible, OSE continuer dans sa lancée en disant :

Premièrement, voyez comme Pierre manie la technique perverse du mascu de base : c’est à dire de vous accuser vous, de ce qu’il est en train de faire lui. Ici, argumenter de manière fallacieuse.

Ensuite, encore une fois, un constat n’est pas un argumentaire, une capture d’écran n’est pas de la calomnie. Ne vous laissez pas entourlouper par ce genre de gars à la réthorique de pochette surprise. Et n’oubliez jamais que ce genre de mascu prétendument de gauche n’aura JAMAIS l’honnêteté d’un mascu de droite avec qui au moins on sait au moins sur quoi on tire.
Les gars pleutres et prétentieux, qui vous connaissent ni d’Ève ni d’Adam, qui ne vous ont jamais écouté parce que de toute façon ils sont pas là pour écouter les meufs, ils sont là pour chier dessus par tous les moyens, drapés sous des vertus prétendument de gauche, et qui vous sortent des « tu es comme ci ! », « tu penses ça », mais par pitié faites leur manger leur merde, sans retenue !

Le Pierre là, un jazzeux ! Le milieu le plus snob et petit bourgeois qui soit, 90% de mecs, qui sait rien de ma lutte, rien de ma situation, rien de mes engagements, rien de ma precarité, et qui depuis sont petit ego vexé tente de me donner des leçons de feminisme ! Ah oui oui, le mec conclut son commentaire par : 

Nan mais j’en peux plus des mecs MSDos qui savent pas ouvrir plusieurs logiciels à la fois et qui pensent que les meufs sont toutes aussi incompétentes qu’eux. Flash info : NON. Merci Pierre, mais moi je suis capable de faire plein de choses à la fois. Je suis capable de publier un contenu par jour, d’aller bloquer des ronds points avec les camarades, d’aller coller avec mes sœurs, de faire mon savon à partir d’huile de friture usagée, et d’écrire tout plein de chansons. Tout ça existe en même temps dans ma vie !

Enfin bon bref, là encore de toute façon, on est dans la diversion par le hors sujet.

Et puis alors, d’un côté, les mascus de droite, avec leurs « Va plutôt lutter en Afghanistan, hein, y’a pas de patriarcat en France », et, de l’autre, les mascus de gauche, avec leurs « occupe-toi plutôt des mascus de droite, hein, y’a pas de patriarcat à gauche ». Mais mes bichons, on va s’occuper du cas de toute le monde, vous inquiétez pas ! Ca va bien se passer, comme dirait l’autre !

D’ailleurs, je me suis occupée du cas Pierre. Mais vous vous rappelez d’Anthony que j’ai mentionné au début ? Ah bah pépite lui aussi. Le mec dont je pensais qu’il était plutôt un allié, il m’a fait une Melenchon ! Sans deconner ! Je cite : « Pierre est pas misogyne, il était témoin à mon mariage, c’est un frère ! ». Mais quel rapport, gars ? Et alors le mec a enchainé en plus, et alors là, cerise sur le gâteau : « Un jour, je l’ai vu débattre avec ma mère qui milite au planning, et il était d’accord avec elle ». Mais de la même manière qu’on innocente pas un cambrioleur en sortant la liste des apparts qu’il n’a PAS cambriolé, on n’excuse pas le sexisme d’un mec sur base de « Un jour il a parlé à ma mère et ça allait », sérieux. On est où ? C’est quoi ça ? Et attendez, le mec, il a conclut par « il vaut mieux régler vos différents en privé, non ? » Mais appeler ça un différent, mais le gaslighting continue, ma parole ! On est de gauche mais on fait s’équivaloir victime et agresseurs ? Peu importe la petitesse de l’agression ! Peut importe le level de passivité de l’agression ! Ça peut être une micro-agression, mais depuis quand on fait s’équivaloir victime et agresseurs à gauche ? A quelle heure ? Ça, voyez, c’est la petite graine de la mécanique qui devient plus tard le baobab terrible du « c’est pas des violences conjugales, c’est une dispute de couple ». Ne ! Plantez ! Pas ! Cette ! Graine ! Ne l’arrosez pas, ne la nourrissez pas, brûlez la, écrasez là, jetez la dans une fosse sceptique.

Bref, vous laissez pas démonter, même quand en face y’a des mecs qui, comme là, sortent le « dictionnaire amoureux de la gauche » pour justifier de leur agressivité passive misogyne, de leurs micro agression, et qui tentent de se dédouaner avec la pire des mauvaises foi d’avoir le cul merdeux.

Le gaslighting ? C’est non. Les mecs qui t’emmènent hors sujet ? C’est non ! Te prendre pour une conne ? C’est non. La projection ? C’est non. La lâcheté ? C’est non. L’instrumentalisation des luttes à des fins misogynes ? C’est non. Soyez opiniâtre, soyez têtues, lâchez rien. Si y’a un truc que j’ai gardé comme leçon de vie d’avoir été dans le passé maman d’un furet, c’est que : tant que ça bouge sous les crocs, on desserre pas la mâchoire.

Et ces messieurs les gauchistes en carton qui veulent encore plus de preuves de radicalité ? Bah okay les mecs, on va level up le game. Mais attention les gars, be careful what you wish for, comme disent les brits ! Car c’est à vos risques et périls.

Merci d’avoir suivi cet épisode de MAD MAT. C’était Mathilde, artiste chanteuse de pop à texte, militante anarcha·féministe, électron libre à tête brulée ! Si vous avez aimé ce podcast, pensez à le soutenir en le partageant à vos amis extrémisto-matriarcaux-islamogaucho-misandres ou bien, c’est aussi possible, à votre tonton mascu ou votre collègue misogyne, rien que pour les emmerder !
Vous pouvez aussi soutenir mon travail par un petit sou, soit sur soutien.mathilde-officiel.fr ou, si vous m’écoutez actuellement sur YouTube, en cliquant en bas à droite sur le petit bouton merci !
N’hésitez pas à me rejoindre sur les réseaux pour me faire part de vos impressions en commentaires, quant à moi, je vous dis à bientôt, pour toujours plus de confettis féministes qui cassent l’ambiance en soirée ! 

Laisser un commentaire