Activisme · Militantisme

Grosse.

C’est un simple adjectif, et pourtant il provoque chez chacun des réactions plus ou moins virulentes. Dégoût, inquiétude, répulsion, curiosité, problèmes, angoisses, désir… Vous qui me lisez aujourd’hui, je vous connais peut-être, ou pas du tout, mais je sais qu’il y a des risques, derrière votre écran, que ce mot ait tout de suite provoqué un malaise plus ou moins grand dès que vous l’avez lu. Même secret, même inconscient…

Honnêtement, mon poids, c’est un sujet chronique dans ma vie. Et je ne peux malheureusement pas y échapper, on m’en parle (et c’est saoulant) si souvent ! Cependant, je rêve du jour où ce simple mot, « grosse », redeviendra un adjectif factuel dénué de tout préjugé.
Sauf que, en plus de vivre dans une société consumériste nivelée par le bas, je fais un métier public dans une industrie où, bien trop souvent, on calibre les artistes comme des tomates, pour être bien sûrs de les vendre, comme des objets, alors qu’ils sont des personnes. Dans mon métier, si souvent, il faut que tu sois bien lisse, bien luisant, bien juteux… sauf que, rappelez-vous quand même, votre premier souvenir de coercition par la beauté d’un produit à des fins de manipulation, c’est certainement ça :

Ça vous donne envie de manger des « belles pommes »,  vous ? Moi pas ! Je préfère tranquilou continuer à cuisiner des tartes délicieuses avec les fruits du jardin, pas forcément calibrés, peut être un peu cabossés, picorés ça et là par les oiseaux, mais tout autant voire d’avantage délicieux.

Enfin… trêve d’analogie, et mettons vraiment les points sur les i.

Si je prends la (cyber)plume aujourd’hui, c’est pour graver sur le (cyber)papier une fois pour toute mon opinion sur le sujet, et répondre d’un bloc à toutes les questions, remarques et réflexions que mes oreilles ont du subir jusqu’à ce jour, et qui m’ont valu de perdre si souvent à la fois mon temps et mon latin en conversations au mieux stériles, au pire horripilantes, et toujours désobligeantes.

Pour commencer, ça, c’est moi :

Photo : Servane Roy Berton
Photo : Servane Roy Berton

Un peu fofolle, amuseuse de galerie. Mais aussi et surtout : artiste, femme, humain, chanteuse, musicienne, rêveuse, militante, humaniste, curieuse, politique, intellectuelle, sagittaire, bosseuse, fonceuse, perfectionniste, grande, instable capillaire qui aime changer de cheveux tous les 3 mois, esthète, gourmande, patissière, cuisinière, bavarde, manuelle, créative, émotive…
Mais grosse ? En vérité, tant qu’on ne me le rappelle pas, je n’y pense jamais. Mais par contre je peux toujours compter sur les autres pour me le rappeler !

Alors les autres, c’est qui ? Les autres, c’est tout d’abord les marchands. Les marchands de vêtements, les marchands de nourriture, les marchands de produits de beauté. Les marchands dont le seul but est de vendre et qui sont prêt à tout, même prêt à ton malheur, même prêts à ta détresse psychologique, pour te mettre sur le cul et dans le gosier tout un tas de choses dont tu n’as pas besoin. Pour eux, leurs pires ennemis sont les gens heureux, ceux qui se contentent gaiment de ce que la vie leur apporte, ceux qui voient la beauté et la joie et s’en habillent. Ceux qui s’acceptent, s’aiment tels qu’ils sont, et qui construisent des cases autour d’eux plutôt que d’être malheureux à rentrer dans des cases qui ne sont pas les leurs, ceux là, ils ne leur rapportent rien. Il ne peuvent pas les manipuler, ceux là. Ceux là sont inutiles pour eux.
Quand tu es gros, rond, plantureux, replet, potelé, girond, et que c’est ta nature, et que tu n’en as rien à foutre d’être gros parce que, que veux-tu, c’est comme ça que tu es, et bien tu n’achètes pas de Sveltesse, ni de crème anti cellulite, ni de gélules qui drainent le gras, ni d’asparthame dont on va vite découvrir que ça colle des cancers, ni la multitude de conneries du genre qui te pique à la fois ton fric et ton moral. T’en as rien à faire du jean Zara dans lequel tu ne rentres pas, parce que tu sais que le sens de ta vie, ce n’est pas de te faire du mal, au corps et à la tête, pour bêtement rentrer dans un vêtement hors de prix cousu pour presque rien par des ouvriers maltraités à l’autre bout du monde.
Mais les marchands sont partout, comme des bactéries dont on ne peut se débarrasser, et il t’agressent de partout : sur les affiches des métros, dans ton supermarché, dans ta radio, dans ta télé, dans ton magazine préféré, dans les vitrines des rues où tu marches. Partout où tu regardes, les marchands sont là, au grand jour ou tapis dans l’ombre, avec un seul but : profiter, profiter de toi, profiter de tes faiblesses, profiter à tes dépends.
A qui profite le crime ? Toujours à eux, toujours.

Mais moi, j’en ai vite eu ma claque d’être leur jouet ! Alors, j’ai organisé ma tête, puis mon quotidien, pour vivre autrement, et dépendre le moins possible des marchands. Aux marchands, je préfère désormais les artisans : les couturiers, les cuisiniers, les bouchers, les maraîchers, les boulangers… Ceux dont le travail est une quête de qualité, et non de profit, ceux qui pensent satisfaction et non bénéfices. Les marchands ont certes de vils atouts, comme de vendre à moindre prix, et dans le monde actuel où on gagne misère, c’est dur de ne pas céder à un tel appât. Mais les artisans méritent leurs deniers plus élevés, de part leur éthique, et souvent aussi, leur humanité, leur talent, et leur expertise. Des choses inestimables qui ne se monnaient pourtant pas, mais qui méritent donc bien le coût de leur travail.
C’est une entreprise de longue haleine, une quête du graal. Et j’aurai peut-être moins de fringues, mais j’aurai de vrais vêtements. Je mangerai peut-être moins de viande, mais je saurai d’où elle vient. Je me ferai peut-être moins de tartines, mais le pain sera meilleur.

A terme, je ne veux plus avoir affaire aux nefastes, avides et immoraux marchands.

Mais voyez, ces « autres » dont je parle et qui me rappellent si souvent que je suis grosse, ne sont malheureusement pas que les marchands, que finalement, on ne connait jamais personnellement. Les autres, ce sont aussi les personnes du quotidien, de l’inconnu croisé dans la rue qui t’agresse parce que ta plastique ne sied pas à son regard, à Tata Françoise, Mamie Jeannette, Cousine Berthe ou Tonton Jean-Pierre qui s’inquiètent pour toi parce que « tu sais, c’est pas bon pour ta santé, tout ce gras autour de ton coeur. »
S’il savaient comme je préfère avoir le coeur gras que le coeur sec…

Mais parlons d’abord esthétique…

Je vais vous montrer une photo. Une photo de mon corps, tel qu’il est. Elle a été prise par mon amie photographe Servane lors du tournage de mon clip il y a quelques jours. Sur ce tournage, j’étais en culotte haute façon vintage & soutien gorge, enrobée par intermittence dans du velours violet. A un moment, le velours est tombé à mes pied alors que Servane prenait une photo…

Photo : Servane Roy Berton
Photo : Servane Roy Berton

Ce corps, c’est le mien, et il est comme il est. Je suis gourmande, alors je ne me refuse jamais un bon dessert ou un apéro-saucisson, mais je suis de la même manière accro aux brocolis vapeur par exemple que mon père et moi pouvons manger au kilo, et au poisson grillé. Je suis chanteuse, mon corps est mon instrument, et je le nourris tant que faire se peut de manière équilibrée, pour qu’il soit mon allié dans la musique. Mais, oui, je suis gourmande, alors je suis très grassouillette. Et je n’ai pas la peau lisse, et j’ai de la cellulite ça et là. Je suis moelleuse de partout, et j’ai des cuisses fortes – mes jambons, comme je les appelle (C’est bon, le jambon !). J’ai des bons bras, que mon chéri adore câliner. J’ai des poignées d’amour, auxquelles s’étaient déjà, avant chéri, accrochés plus d’un amant.

C’est mon seul corps.
c’est ma seule maison.
c’est mon seul abri.
c’est ma seule cachette.
c’est mon seul vaisseau.

Et par conséquent, je le défendrai à jamais s’il est attaqué. Moi seule a le droit de le juger, de le changer si j’en ai envie, de ne pas y toucher si ça me chante. S’il est malmené, agressé, insulté, je viendrai toujours à sa rescousse, avec ma grande gueule et ma colère, et je défendrai tous les corps, quels qu’ils soient, car chacun n’en possède qu’un, et chacun doit être libre d’y vivre et de s’en occuper comme il l’entend, comme on s’occupe de sa maison.
Je me contrefous jusqu’à l’os qu’il ne convienne pas au regard de certains. Il n’est pas à eux, il est à moi. J’en suis la souveraine, la gardienne, la nourrice. J’ai tous les droits sur lui, dont celui de lui foutre la paix.

Je ne suis pas un produit dans la vitrine d’un marchand.
Je ne suis pas à vendre, je suis à aimer.

Et ceux qui ne m’aiment pas peuvent passer leur chemin, je n’aurai pas le temps, dans ma courte vie, de les convaincre – je serai déjà bien occupée à prêcher et dorloter les convaincus. 

« Mais… et ta santé ? »

IMG_7667
Photo : Servane Roy Berton

Aaaah, l’argument ultime. La manipulation par la peur… la peur d’être gros, donc la peur d’être malade, et donc la peur de mourir. Mais ne soyons pas stupides : si on est malade, il faut se soigner, bien sûr ! Mais jusqu’à présent, être gros n’est pas une maladie ! A contrario, il y a bien sûr des maladies qui rendent gros, mais gros n’est donc alors qu’un symptôme, pas la maladie en elle même.

Mais on va te faire peur, très peur, pour que tu rentres dans le moule des marchands, pour que tu achètes de quoi mourir plus tard. Regarde ! Tu es gros. Tu risques d’être malade ! Tu sais ce qui arrive aux gens malades, hein ? Ils meurent.

Mais les amis…

Tout le monde meurt !

De maigre à gros, de petit à grand, vieux, malheureusement des fois jeune aussi, la vie s’arrête à un moment, pour tout le monde. C’est inévitable, pour tous les corps vivants.
Ah mais l’homme… l’homme, il n’aime pas que ses jours soient comptés. Il fait tout pour reculer sa fin inéluctable. Il passe des heures à la salle de sport, il ne mange pas de gluten, ou pas de lait, ou pas de viande, il se gave et se tartine de produits chimiques, il se rattache à ses possessions comme un fou pour se sentir exister, et il a même inventé de grandes choses, comme la médecine moderne.

Personne ne veut mourir quand sa vie est belle, alors pourquoi la passer à la massacrer au lieu de chercher le bonheur et la plénitude qui la rendra d’autant plus incroyable à vivre ? Pourquoi la passer à devenir quelqu’un d’autre plutôt que d’être soi ? Pourquoi s’empêcher de vivre par peur de la mort ?

Vous savez, je vous parle de la mort, et de la vie qui s’arrête. Mais elle ne s’arrête pas pour tout le monde, voyez-vous ? Il existe des moyens d’être immortel, ou en tout cas de survivre au moins un temps à sa propre mort. Des moyens simples, en vérité.
Voyez… nous continuons à vivre, tous, dans le souvenir des autres. Quelques instants quand quelqu’un fouille sa mémoire, quelques années quand on nous retrouve en photo dans un vieil album, ou même quelques siècles, comme Mozart qui renait à chaque fois qu’il est joué, et écouté.

Ghandi vivra toujours, et malheureusement Hitler aussi.
Mère Térésa vivra toujours, et malheureusement Staline aussi.
Maria Callas vivra toujours, et pour notre plus grand amusement, Florence Foster Jenkins aussi.
Car c’est la personne que nous étions qui survit, pas notre corps. Le corps disparait, et ne survit que le souvenir de qui nous étions. Qui nous sommes, c’est un travail de tous les jours, et je préfère passer deux heures à tenter d’anéantir mes défauts, que deux heures à tenter de perdre trentre grammes. Je préfère passer mes journées à chanter, écrire, lire, apprendre, nourrir mon esprit, que mes journées à angoisser, pleurer, obséder sur des futilités physiques. Je préfère passer chaque seconde à devenir une meilleure artiste et une meilleure personne, que de passer chaque instant dans un ego-trip narcissique forcé par une société qui ne me voit que comme un porte monnaie à sucer jusqu’à la moelle.

Alors oui, je suis grosse.
Mais quand la faucheuse viendra m’emmener en voyage, tout ce que j’espère, c’est devenir, pour les meilleures raisons du monde, une grosse immortelle.

Mathilde

 

 

 

Tous textes originaux & images origiNales © Mathilde.
Textes & images illustratives déposés. Tous droits réservés.

(71 commentaires)

    1. Merci beaucoup pour ce que tu es!Ton texte m’a énormément touchée et vraiment tu es belle!bises!Clo (une nana qui s’est infligé tout plein de tortures par le passé pour arriver à obtenir une taille 34…mais le naturel est revenu au galop)

      J’aime

  1. Je t’avoue que ton article me touche particulièrement… Je suis grosse moi aussi, ou en tout cas mon 46 ne rentrent pas dans les standards de la mode. Mais je veux et j’espère être aussi positive et indépendante que toi sur le sujet ! J’aime ta façon de voir les choses, je les vois ainsi également mais comme la mouche attirée par la colle, je me laisse parfois totalement détruire par l’avis des autres… En tout cas bravo pour cette prise de parole qui fait du bien ❤️

    Aimé par 1 personne

  2. Article tellement magnifique ! Je ne comprends pas le besoin de l’être humain à toujours vouloir  » catégoriser  » tel ou tel individu. La catégorisation… Élément hyper intéressant que j’ai eu la chance d’étudier en psychologie et qui est tellement vrai, on le voit à chaque instant. Tu n’es pas  » GROSSE  » tu es comme tu l’as si joliment écrit, une artiste, une chanteuse, une femme et tellement d’autres adjectifs encore. On vit dans un monde où les gens portent tellement d’importance au regard des autres qu’ils sont près à bousiller leurs santé pour rentrer dans  » les normes « . Je vois autour de moi des gamines qui en viennent à compter les calories qu’elles mangent, qui font du sport tous les jours pour perdre on se demande bien quoi, qui pensent avoir fait un excès quand elles mangent une pomme 😦

    Petit monologue car ton texte m’a vraiment touché et qu’il devrait être lu par tous. Ça me fait penser à une jolie citation de Oscar Wilde  » Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister « .

    Aimé par 1 personne

  3. Très beau et très touchant texte mais et ta voix tu n’en parles pas modeste va! Tu es merveilleuse en écriture et en concert et je pense que ton cœur est aussi généreux bises

    J’aime

  4. Pour un mec, il ne faut pas non plus être petit, ni chauve de surcroît, on est assimilé à Michel Blanc ou Gérard Jugnot. Soit français moyen, soit loser, éternel amoureux éconduit. Et de celà, on parle rarement.

    J’aime

  5. Merci pour ton article. Je suis venue t’écouter une fois dans un tout petit bar de Paris et c’était merveilleux. Je n’étais pas grosse alors, aujourd’hui je le suis. Je m’en fiche, mais ton article m’a mis les larmes aux yeux. Je m’en fiche d’être grosse mais pas d’être triste, si triste. De me faire du mal. Merci pour tes mots qui encouragent à prendre soin de soi, merci pour tes mots qui soignent. Et bravo pour ton travail.

    J’aime

    1. Merci pour ce commentaire qui me touche beaucoup ! C’est dur de ne pas se sentir triste, bien sûr, mais il faut effectivement prendre soin de soi, en nos propres termes, selon nos propres désirs. Je te souhaite plein de courage dans la reconquête de ton corps et de son bonheur ! Bises !

      J’aime

  6. Bonjour Mathilde,
    Merci pour cet article très touchant !
    Je suis du côté des professionnels de santé, spécialisée en obésité.
    Je me bats tous les jours pour dire aux gens qu’il faut avant tout être heureux ! Je me bats pour expliquer à ces personnes qui se sentent trop grosses et qui rêvent de maigrir « pour enfin être heureux » que cela n’arrivera (peut-être) pas ! Être heureux est la conséquence d’un état d’esprit pas de notre taille ! A force de poursuivre la course des régimes et du focus de la balance, ils oublient que la vie c’est toute suite et maintenant, que le bonheur est dans les petites choses du quotidien… Bref, c’est une vraie lutte.. alors bravo pour votre état d’esprit !
    Bonne journée et merci pour ce partage.

    Aimé par 1 personne

  7. Salut,

    Je trouve ton texte très bien, étant donné le diktat permanent dans lequel nous sommes de coller à une esthétique dominante. Ceux que tu appelles les marchands ce sont les médiateurs d’une idéologie du corps maîtrisé qui se développe depuis un demi siècle au moins dans les sociétés occidentales principalement. Là dessus je suis totalement d’accord.

    La santé n’est pas un bon argument à mon avis en effet : il y a des « gros » ou même des obèses qui sont parfaitement en bonne santé à partir du moment ou l’alimentation est équilibrée etc.

    En revanche je suis un peu plus réservé sur la fin, tant ton texte – auquel j’adhère par ailleurs comme j’ai dit – me paraît tomber dans une idéologie contraire, celle du carpe diem, qui est tout autant critiquable : vivre sa vie de façon hédoniste ce n’est pas moins tomber dans l’idéologie dominante de la course au plaisir charnel et à « profiter de la vie ». C’est le revers de la même médaille. Ne pas manger de lait, de fromage, ou de viande, voire même de gluten ( si on est intolérant), n’est pas absurde en soi : personnellement je suis végétalien pour de pures raisons éthiques, et j’ai bien conscience de me priver ainsi. Mais on nous pousse aussi pleinement à « se faire plaisir », « se laisser aller », en oubliant que nos modes de vies ont des conséquences graves sur les écosystèmes, l’environnement, la faune et la flore. Une position équilibrée, il me semble, est celle qui débusque ces deux idéologies contraires qui caractérisent la société moderne : celle du contrôle et de la contrainte, et celle du laisser-faire laisser-aller, aussi efficace existentiellement qu’économiquement. Avoir une vie éthique voilà ce qui me paraît le plus important, au delà de « vivre pleinement sa vie », « profiter de sa jeunesse » etc.
    Le sujet capable de profiter, de jouir, n’est en effet qu’une invention historique de la société occidentale, on tombe dans la même mystification à le célébrer qu’à le refuser.

    J’aime

    1. Chacun voit en l’éthique ce qu’il désire y voir. Pour moi, une vie éthique est une vie de bonté, de générosité et de partage – ce qui englobe pas mal de réflexions, d’actions, de décisions, au quotidien et sur le long terme.
      Et c’est ce qui est beau avec la vie ! Chacun en fait ce qu’il pense être le mieux pour lui même.

      J’aime

      1. Cher Nathanael, n’est-il pas possible de jouir, de profiter de la vie au maximum et d’y prendre du plaisir tout en se respectant et en respectant la nature et les autres ?

        Il me semble que l’on peut trouver son bonheur dans une consommation raisonnée, en étant concerné par les enjeux actuels, par les conséquences de notre mode de vie et par ce que l’on est en mesure de faire pour y remédier. Je ne comprends pas vraiment en quoi l’article de Mathilde prône ce qui vous révolte, la surconsommation et le plaisir immédiat si j’ai bien compris ?

        Bien à vous
        Claire-Marie

        J’aime

  8. Coucou, je ne te connaissais pas, je t’ai découverte sur FB, un article dans mon fil d’actu … un lien dans cet article amenait à ton blog. Un pic dans mon cœur de grosse !! moi aussi !! grosse depuis toujours, la moche, le vilain petit canard de la famille. « mais dieu d’où sort ta silhouette? on est tous sveltes chez nous ! » jusqu’à ce jour fatidique ou j’ai appris en essayant d’avoir un enfant, que j’ai une malformation des ovaires, une maladie en somme. pour faire court, mon corps ne sécrète pas les bonnes hormones, au bon moment, au bon organe… donc tout est anarchie, et mes kilos viennent de la. on ne savait pas, que moi la grosse, je ne l’étais pas forcément parce que j’avais mangé cette barre de chocolat sous le regard honteux de ma mère, on ne savait pas non plus que je n’étais pas cette grosse, grasse de graisse, mais d’un problème de santé. voila, j’avoue, j’aime aussi le chocolat, les croissants, la vie. je me retrouve un peu en toi, toi que je ne connais pas. cette blondinette aux yeux pétillants et malicieux.
    j’ai souffert toute ma petite vie (30 ans) de brimades, et bizarrement, chez moi c’était plutôt mes « proches » qui m’ont traumatisée. Mes parents ne m’emmenaient pas à la piscine, j’étais pas montrable en maillot. Ils mangeaient, le soir à table tous les 3 avec mon frère, du gratin, des quiches ou autres plats merveilleux, du tant que moi, à l’autre bout, pour ne pas trop voir quand même ce bon petit plat, je mangeais du fromage blanc sucré à l’aspartame. j’étais seule dans ma propre famille, je n’ai jamais eu de cocon, jusqu’à ce que je rencontre mon conjoint, qu’il me déculpabilise sur moi même, que non, je n’étais pas l’horrible chose que mes parents voulaient bien me faire croire que j’étais. j’ai eu finalement un enfant, au bout de 3 longues années de parcours de PMA, infertile à cause de ma maladie, 3 ans d’injections d’hormones, de médecins en médecins, d’échographie en prises de sang, et un jour mon bonheur fût la. mon fils. je me suis libérée depuis, je fais un 44/46 pour un petit mètre 60. les hormones ingurgitées n’ont pas arrangé mes soucis de kilos… mais bizarrement, je me sens mieux maintenant, comme si la naissance de mon fils avait fait éclore un nouveau corps. une nouvelle moi. alors oui, je mets des jupes !!! (ouhh la vilaine qui ose montrer ses cuisseaux poteaux !) oui je mets des débardeurs …eurkkk mes bras de camionneur ! oui je mets de la belle lingerie ..mais Mais on ne donne pas de confiture à cochon ! et oui je suis belle, blonde foncée aux cheveux bouclés, teint clair et taches de rousseur, grands yeux verts ravageurs. oui je suis grassouille’ comme j’aime dire, mais oui qu’est-ce que j’aime la vie, et la vie en bikini aussi !

    merci ma jolie, sœur de bourrelets, de poignées d’amour, que tant d’amants ont aimé 🙂
    tu as mis du soleil dans ma journée.

    à bientôt,

    J’aime

    1. Ton commentaire m’a beaucoup ému, Sophie ! Je suis tellement heureuse que tu aies trouvé le bonheur, LES bonheurs. Bravo pour ce courage, et courage pour la suite ! Merci beaucoup, et bises !

      J’aime

  9. Bravo ,très belle article, j ai prise 35 bl j etais tres petite du à une accidents de voiture j ai prise 35 bl au début ouff , mais je me suis dit est- ce que que vais me rendre malheureuse pour ca et ben…NON,,,je suis qui je suis et mon enveloppe corporelle fait partie de mon moi alors voilà ,,,,il n’a pas que l’esthétique corporelle mais c est qui tu es en dedans l’important aimez vous comme vous êtes voila la clef du succès…..

    J’aime

  10. Touchée par cette réflexion dans laquelle bien évidemment toute « grosse » se retrouve.
    L’on souhaiterait un monde où le « Etre comme on est » serait la norme, où la « mise en case » selon des critères morphologiques définis par ces « marchands d’illusions » que tu décris si bien, cette mise en case, donc, n’ait pas droit de cité.
    Seule devrait subsister cette liberté de choix d’aimer celui qui nous attire dans sa globalité et non pas parce-qu’il entre dans un moule. Et justement, « Entrer dans le moule » n’a jamais été la panacée à tous les maux. Il suffit de voir, combien, après avoir eu recours à une chirurgie de l’obésité (très à la mode), n’ont pas réglé pour autant leurs problèmes existentiels. C’est un tort de croire qu’entrer dans une taille 38 réglera tous les problèmes… et c’est malheureusement le discours que l’on tient aux « gros ».
    Merci Mathilde pour ce texte… Tu es une belle personne, n’en déplaise à certains !

    J’aime

  11. Merci pour cet article qui respire la vie et la simplicité!Je me sens souvent offusquée quand on me dit que je suis grosse…parce que je ne l’étais pas avant! Tes mots sont justes et valorisants! Alors merci à toi…je pense que je vais le relire une seconde fois.

    J’aime

  12. que j’aurais aimé être aussi forte que toi à cet âge wow…. à l’aube de mes 50 ans je commence juste à réussir à m’aimer tel que je suis au niveau physique….Te regarder m’a montrer vraiment comment j’étais full belle moi aussi à cette a cette âge mais que la société nous mettais de côté.
    Profite de ton aplomb et de ta force pour clamer ta beauté car cela fera de votre génération des femmes accomplies qui feront peut-être reverser la vapeur et mettre sur la Mapp de véritable beauté saine et heureuse. xoxoxoxoxo merci

    J’aime

  13. Moi jai toujour dit que je suis grosse et que j’adore la nourriture et je ne changerais rien de mon corp pour personne car c’est ma
    Maison ma demeure sa m’appartient bravo je pense comme toi depuis toujour une grosse du Québec bien dans sa peau de grosse et si le monde ne m’aime pas et que je ne fit pas dans leur moule bien tempi,su je suis seule dans le mien sa me fera plus de place de dAns 😜

    J’aime

  14. Je ne suis pas « grosse », à proprement dit, je suis en fait maladivement « maigre ».
    Les diktats de la minceur/mode/pseudo beauté ou autres ne m’ont jamais influencée; juste, que je n’accepte pas la vie pleine, la matière.
    En contre-partie j’adore manger. J’aime la nourriture à l’obsession et m’en gave à n’en plus pouvoir, pour m’en défaire ensuite, car oui mais non.
    Ton texte est un bijou. Juste édifiant. Tant pour ce qu’il dit que pour sa finesse d’écriture. A mon sens du moins, et apparemment à celui de beaucoup d’autres ici également…
    Hier soir j’ai mangé une crème dessert, juste pour me faire plaisir, et l’ai gardée avant de dormir -ce que je ne fais jamais bien sûr. C’était juste après avoir lu tes lignes. Alors je sais pas, ça ne durera peut-être pas mais au moins merci. Je reviendrai sûrement le lire.

    J’aime

    1. Ma chère Leticia, je suis incroyablement émue de ton commentaire. Je n’ai pas écrit cet article pour les grosses comme moi, mais pour les personnes, les femmes, les hommes, que j’espère toujours voir vivre libre et heureux, épanouis dans leur corps, dans la maison de leurs âmes.
      J’espère de tout coeur pouvoir continuer à toucher en écrivant, et ton message me prouve que je dois continuer, et ne jamais avoir peur de dire, de partager, de me battre, de trouver le courage.
      Prends soin de ta maison, de ton abri, de ton corps, pour un jour très prochain je l’espère, te sentir pleinement vivre en paix dedans ! Je t’embrasse fort, et encore merci de tes lignes. Courage !

      J’aime

  15. Merci Mathilde pour ces mots, ces souffrances , toutes ces situations souvent vécues et si bien d écrites. …que les gens bien pensants réfléchissent bien. …la langue est la pire des armes et souvent nos coeurs et nos vies sont blessées par leurs flèches. ..d autant plus quand ce sont des proches.
    Merci mille fois merci

    J’aime

  16. Merci. Tout simplement merci. Du haut de mes 21 ans et de mon 46/48, j’ai beaucoup de mal à m’assumer, même si je suis grande. On ne peut pas aller faire les magasins avec des copines plus fines parce qu’elles ne comprennent pas que tu ne trouves pas des vêtements dans n’importe quel magasin. Ça me rend folle de devoir tout gérer autour de mon poids. Même si c’est moi qui me renvoie toujours ça. « Arrête, t’es grosse » Je me fais moi même du mal. Et ça fait du bien de lire ça. Merci, énormément. Tu me donnes confiance en moi. Et qu’est-ce que tu es belle. J’aimerais avoir autant de confiance en moi que tu en as. J’essaie de me voir à travers le regard de mes amis et de ma famille. Ils m’aiment comme je suis, et ne me disent jamais rien sur mon corps, à part quand j’en parle. Ma mère s’inquiète peut être un peu parce qu’elle ne veut que mon bonheur et elle sait que je peux parfois m’en rendre malade. J’ai eu une remarque d’un médecin il y a peu de temps, sur le fait que je devais absolument maigrir. Elle a été assez méchante, je me suis sentie comme quelqu’un qui ne méritait pas d’être sur terre. Bref, ton texte me fait énormément de bien, et me touche. Excuse moi pour ce long message. Merci, merci, et encore merci ❤

    J’aime

    1. Je me souviens d’une hospitalisation récente où on m’a demandé mon poids, et comme je me pèse jamais, j’ai répondu que je ne savais pas, et le médecin m’a passé un savon – j’étais hébétée, choquée. Et puis je me suis souvenue que les médecins sont des gens, et que comme tous les gens, ils subissent le même matraquage, et eux aussi font partie d’une industrie où les gros sont surtout vus comme des potentiels clients de médicaments et d’opération.
      Un bon médecin, c’est comme un bon coiffeur, ou un chef étoilé, ça court pas les rues, et il faut en changer jusqu’à en trouver un compétent ET bienveillant !

      Ça peut paraître très éreintant, donc, de se battre au quotidien contre tout, et on a l’impression d’inlassablement se répéter en disant « Je vais bien. Je veux juste la paix. Merci de me la foutre sans que j’ai besoin de la demander 1000 fois ». Mais il le faut, c’est comme boire un verre d’eau pour s’hydrater, ou respirer – ça fait partie de ce qui nous permet de continuer à vivre. Jusqu’au jour, prochain j’espère, ou on aura plus a en parler parce que ça tombera sous le sens que les gens sont comme ils sont, et que ça les regarde EUX.

      Merci à toi de ton message et de ta lecture, et courage ! Bises.

      J’aime

  17. Mathilde,
    j’ai lu ton article grâce à Ariella.
    Magique, limpide, évident, généreux.
    Que la force reste avec toi ……. Et ton talent aussi, off course my dear! 😉
    Je te souhaite tout le bonheur du monde

    J’aime

  18. Très beau texte, touchant et émouvant. J’ai toujours été ronde et toujours complexée. Ma bonne résolution de cette année : accepter ma taille 44, mes rondeurs, m habiller comme j’en ai envie. On a qu’une vie, on n’a qu’un corps et j’ai décider de l’aimer et de m aimer.
    Merci pour ces mots !

    J’aime

  19. Bravo pour l’article ! Très inspirant.
    Je ne suis pas du tout grosse et je suis beaucoup moins bien dans ma peau que toi, ca montre bien que la n’est pas la clé du bonheur.
    Comme tu le dis, je fais partie de ces gens.qui ont peur de devenir gros, une peur totalement con, on est d’accord. Mais j’avoue que les peurs ne prennent finalement jamais le dessus : j’aime vraiment trop manger ahahah
    Continue à écrire !
    Bises

    J’aime

  20. Bonjour Mathilde, merci pour votre article. Je l’ai transmis notamment à mes parents et à mes frères et soeurs ; sans avoir subi la maltraitance dont parle Sophie, le sujet a toujours été douloureux chez nous.
    Je n’ai pas eu l’impression que vous prôniez l’hédonisme, l’excès et le plaisir avant tout sans penser aux conséquences. J’ai découvert ces dernières années qu’être bien dans son corps passe généralement par une alimentation où l’on se fait plaisir correctement et en écoutant son corps, ce qui se rallie sans problèmes à l’envie de consommer mieux que je partage également.

    Et que le commentaire de Cyrille Savoi, et votre réponse, font du bien ; il faut que de plus en plus chacun prenne la parole pour s’insurger contre les diktats. C’est comme cela que nous tous, et en particulier les jeunes, profiterons davantage de la vie en trouvant des alliés alors qu’on se pensait entouré d’ennemis.

    J’aime

  21. Le message est très beau cependant je le trouve un peu trop « pro » gros. J’ai longtemps pesée + de 160 kilos et oui la santé rentre en ligne de mire, dire le contraire c’est se voiler la face. J’ai longtemps partagé ton point de vue, c’est mon corps, il faut bien mourir de quelques choses etc. les magasines, société de consommations, les « maigres » = moutons mais finalement ne sommes nous pas nous aussi intolérant envers ceux qui ont opté pour un style de vie plus saint ? Le sport, les fringues, la bouffe saine ce n’est pas mauvais non plus et si on y trouve son compte pourquoi arrêter ?

    Certes on peut être « gros », je ne vois pas le soucis, c’est un choix comme celui de ne pas l’être. Pourquoi être soit pro/gros soit antigros ? Il faut s’accepter voilà tout. Si tu te sens bien comme tu es tant mieux mais du moment ou on est pas heureux dans cette situation, il n’y pas de mal a vouloir en sortir.

    J’aime

    1. Merci de ton message Emperana.
      Malheureusement, je crois que tu n’as pas tout lu, ou alors pas compris mon message premier : l’acceptation de soi tel qu’on est dans son propre corps dont on est chacun le souverain total et ultime. Et d’ailleurs je le dis « je défendrai tous les corps », et je le maintiens. TOUS les corps ! Pas juste les gros, TOUS 🙂 qu’ils soient maigres à se nourrir de macdo ou gros à manger des légumes, ou l’inverse.

      Je suis pro-soi.

      J’aime

      1. Dans ce cas j’approuve totalement 🙂 J’ai peut-être mal interprété le « ton » de ton paragraphe sur le sport etc. Tant qu’on s’accepte effectivement tous les corps ont leur place 😉

        J’aime

  22. Comme disait Pierre Péchin avec son accent pied-noir dans son sketch « La ceggal et la fôrmi » Ti bouffes, ti bouffes pas, ti crèves quand même

    J’aime

  23. Magnifique article Mathilde. Gros ou mince, grand ou petit, beau ou moche, quoi qu’on fasse, on ne plaît jamais à tout le monde, L’important est de s’aimer tel que l’on est. Tu es une belle femme et une belle personne Mathilde. Que la vie, l’amour et ton métier d’artiste t’apportent tous les bonheurs.

    J’aime

Laisser un commentaire